NoW NoN # 14 : Anybody vs. Kennedy (Am I Anybody ?)

Regardez cette beauté, l'eau la plus pure de toute la planète. Non, je ne vous parle d'un vulgaire étang de camping français, ni d'un fleuve sud-américain pollué par les ordures qu'il transporte, mais bien du Léman, symbole immortel de la perfection et qui définit si bien la Suisse. Mais passons outre cette merveille, pour nous aventurer de plus près dans les profondeurs des quartiers chics de Genève. Une boutique Vuitton et deux restaurants à cinq étoiles plus loin, nous nous retrouvons devant un gigantesque palace, dont la superficie équivaut certainement au luxe qu'y s'en dégage. A l'intérieur, la plus belle suite est réservée au nom d'une célébrité de la NoW, qui a marqué l'histoire de la lutte à tout jamais, un peu comme le Walk Of Fame d'Hollywood. On le dit souvent, les stars sont sans cesse interpellées de toutes parts par de misérables groupies assoiffées d'autographes, c'est ce qui arrive aujourd'hui à Herr Castagnoli, qui préfèrerait que le groom quitte les lieux.

• YOHAN •

Oh, allez, s'il vous plaît Monsieur Claudio, juste un petit autographe !

• CASTAGNOLI •

Non, il est hors de question que je perde mon temps pour de telles futilités. Sortez de ma suite maintenant, ou j'appelle la sécurité.

• YOHAN •

Sérieux, vas-y quoi, je veux juste un putain d'autographe, fais pas ta salope quoi.

• CASTAGNOLI •

Je n'accepterai pas un tel comportement plus longtemps. Puisque c'est comme ça, vous pouvez oublier votre pourboire.

Claudio fiche le jeune importun à la porte, qu'il aille jouer ailleurs, ce sale gamin. Cette bonne action faite, "Double C" se prépare un bon café dans sa tasse favorite - quel beau motif - et s'installe devant la caméra qu'il avait prévu pour enregistrer son message. Un si grand retour dans le monde de la lutte mérite bien un spot publicitaire, non ? Réjouissez-vous, patrons de la NoW, vous aurez enfin quelque chose d'intéressant à montrer à vos petits fans de douze ans et demi. Une gorgée de café plus tard, et n'y voyez aucun plagia envers un Mister News dont je tairais le nom, Claudio se concentre sur le caméscope.

NoW NoN # 14 : Anybody vs. Kennedy (Am I Anybody ?) Sanstitre-2065470

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• CASTAGNOLI •

HEY ! Comme vous le savez tous, j'ai décidé il y a quelques semaines d'abandonner les rings pour me reclure ici-même, dans la plus belle capitale du monde. Seulement, le buisness n'était tout simplement pas prêt à laisser une star comme moi s'en aller, et la NoW m'a donc proposé un contrat fort tentant. Vu la hauteur misérable du niveau dans cette fédération, entre racailles fauchées et rockeurs mal habillés, j'ai décidé de venir mettre un peu de challenge dans tout ça. Et quel meilleur adversaire que ce raté, juste bon à hurler dans un micro, qu'est Ken Kennedy ? Laissez-moi rire, ce n'est pas avec cette blondeur horrible, piquée à Eminem, qu'il risque d'emballer Barbie. Cependant, on ne peut pas vraiment lui reprocher ce manque cruel de bon goût, il est trop Américain pour connaitre quoi que ce soit à la classe. Et le pire, c'est qu'il s'en vante. En fait, c'est un trouble de la personnalité, je suis certain qu'il a l'impression d'être Lindsay Lohan décolorée en blonde quand il crie dans son petit micro d'occasion à cinq dollars. Confirmons cette théorie.

Le lutteur se lève, toujours face à la caméra, et prend un air très sérieux pour camoufler l'ironie de la situation

FROM LUZERN, SWITZERLAND
HE'S THE NEXT FREE-LEAGUE CHAMPION
AND HE WILL KICK KENNEDY 'TIL DEATH
BECAUSE HE'S BETTER THAN ANYONE
CLAUDIO CASTAGNOLI ... CASTAGNOLIIIIII

Une fois cet instant d'égarement dissipé, il se rassied calmement, et fait comme si de rien n'était. Allez, encore une petite gorgée de café pour le style, puis Claudio pose sa tasse et se tourne à nouveau vers la caméra, s'éclaircit la voix et reprend la parole.

Maintenant que je me suis rabaissé à son niveau, je comprend ce ne va pas chez ce cher Kennedy. Il est tout bêtement égocentrique. Le pauvre petit Kenny a probablement eu une enfance difficile, durant laquelle il a été rejeté à l'école et critiqué de toutes parts à la maison, par Maman qui ne le trouvait pas assez intelligent et Papa qui aurait voulu un fils capable de l'aider à bricoler. Mais non, le gentil petit Kenny était trop effacé pour se prendre en main. Cible favorite dans la cour de récréation, il rêvait sûrement de se venger un jour, raison pour laquelle il a choisi cette carrière. Après s'être fait humilié et frappé par les gros bras de l'équipe de rugby, Petit Kenny rentrait à pied, tête baissée, car il n'osait pas prendre le bus de peur de croiser ses tortionnaires. Et, une fois à la maison, il allait vite s'enfermer dans sa chambre, prenant soin d'éviter le regard déçu et alcoolisé de Papa, pour écouter du métal à fond. Mais un jour, notre héros du Wisconsin a décidé de changer le monde, le sien tout du moins. Alors, après un petit tour chez le coiffeur, il arbore maintenant une toute nouvelle coupe de cheveux pseudo-cool, et il se décide enfin à tenter une chose incroyable: faire de la musculation. Quelques joggings plus tard, notre grand garçon se trouve même une copine un peu grosse dont il est très fier, et commence à acquérir ce qu'on appelle couramment une vie sociale. Kenny est un homme maintenant, il n'accepte plus les surnoms débiles et exige qu'on l'appelle Ken - comme si c'était mieux - pour prouver sa virilité. Aujourd'hui, ce n'est que le prototype du stupide Américain arrogant et un peu trop sûr de lui, grande-gueule irrécupérable, qui ne trouve rien de mieux à faire que de harceler le monde avec son navet sortit en DVD !
Voici ce que l'on nomme communément l'Amérique, Mesdames et Messieurs. Oh oui, vous pouvez tous en être fiers, de votre pays moche et sans intérêt, parce que vous ne connaitrez jamais rien d'autre. Pour pouvoir espérer voir passer des vacances dans un VRAI pays, divertissant et où se trouvent de belles boutiques, comme ... disons ... la Suisse, il vous faudrait déjà de l'argent ! Dommage que vous ayez déclenchée cette crise économique, sales Américains, car maintenant vous êtes prisonniers de votre propre misère, condamnés à porter des sous-marques, pendant que moi je prend du bon temps entre mon yacht sur le Léman et les promenades en Porsches. Ce que je veux dire par là, c'est simplement que Kenny et moi n'avons absolument rien en commun. Nous n'avons pas le même passé, pas les mêmes convictions et encore moins les mêmes moyens financiers, j'ai plus d'argent que lui comme j'ai plus de talent. La seule chose que vous aurez à retenir du prochain show bas-de-gamme de la NoW sera la victoire de "Swiss Chocolate Ice Cream" Claudio Castagnoli, qui écrasera Kennedy et tous les autres minables qui oseront se prétendre assez bons pour l'approcher.

Il se lève, et se rapproche de la caméra d'un air nettement remonté. Il est maintenant assez près, et se met accroupi face à l'appareil, comme si il s'apprêtait à parler à un enfant, au risque de froisser son costume fait sur mesure.

Je suis meilleur que toi, Kennedy, je suis meilleur que tu ne le seras jamais. Tu veux savoir pourquoi ? C'est génétique, héréditaire, je suis Suisse et ça, c'est un luxe que tu ne pourras jamais te payer, comme beaucoup d'autres d'ailleurs. J'obtiens toujours ce que je veux, et aujourd'hui, c'est ton titre que je convoite. Ne t'attend pas à le garder autour de tes hanches, car je prend l'avions pour Milan dès demain, nous nous y verrons, crois-moi.
Tu peux d'ors et déjà prévenir les autres petits pro-Bush insignifiants qui te servent te collègues, ce n'est même pas la peine de faire le déplacement, qu'ils restent dans leur cambrousse Américaine, cette soirée sera la mienne.

Mister C. sourit à la caméra avant de l'éteindre. La suite à Milan !!

All By D.M.E
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